Poésie

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Tatou

Poésie

Message par Tatou »

Est-ce ainsi que les hommes vivent

Tout est affaire de décor Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c’est encore Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles Où j’ai cru trouver un pays.
Cœur léger cœur changeant cœur lourd Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits Que faut-il faire de mes jours
Je n’avais amour ni demeure Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur Je m’endormais comme le bruit.
C’était un temps déraisonnable On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle C’était de n’y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent

Dans le quartier Hohenzollern Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d’hirondelle Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages Il y volait des oies sauvages Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent.

Elle était brune elle était blanche Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence Qui n’en est jamais revenu.
Il est d’autres soldats en ville Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton cœur Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent

Louis Aragon

J'ajoute un petit poème philosophique tibétain
S'il y a naissance, il y a mort.
S'il y a union, il y a séparation.
Dès le moment de la naissance, on est comme le torrent qui dévale la pente.
Modifié en dernier par Tatou le 26 déc. 2010 18:09, modifié 9 fois.
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P-B
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Re: Poésie

Message par P-B »

Bonjour à tous, bonjour Tatou

http://www.youtube.com/watch?v=w0gwrc_Bqyg

J"adore cdc:

@+

PB
Modifié en dernier par P-B le 26 déc. 2010 18:44, modifié 9 fois.
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Vieupatrol
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Re: Poésie

Message par Vieupatrol »

Regarder tout autour de soi, et observer le genre humain,
Renifler journaux et télés, du bout des yeux du bout des mains
Puis en tirer des conclusions, ce seront des douleurs vives
Enfin se poser la question : est-ce ainsi que les hommes vivent ? trst2:
Modifié en dernier par Vieupatrol le 26 déc. 2010 22:24, modifié 6 fois.
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jpln91
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Re: Poésie

Message par jpln91 »

Je me suis toujours demande pourquoi Vigny avait ecrit ca

"Seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse." lrea


Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. - Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au-dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant ; bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au-delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les Romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées,
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante,
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu, qui traversaient sa chair,
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux, la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes,
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux.
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse,
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au cœur.
Il disait: " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
Puis, après, comme moi, souffre et meurs sans parler."


Alfred de Vigny

A++ JP
Modifié en dernier par jpln91 le 30 déc. 2010 23:31, modifié 6 fois.
Ce n'est pas la destination qui compte le plus , c'est le voyage ...
..... mais a un certain moment il faut bien arriver quelque part.
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Vieupatrol
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Re: Poésie

Message par Vieupatrol »

Pour avoir écrit ça, il faut avoir connu la honte.
Or, de nos jours, la mode est plutôt de s’asseoir sur la honte ; et la devise semble être « c’est pas parce qu’on a rien à dire qu’on va fermer sa bouche ».
Ce qui nous donne le spectacle des bavards agités qu’on nous impose comme « stars ».
Autre temps, autres mœurs.

Alors, plutôt que bonne année, je vous souhaite bon courage…
Modifié en dernier par Vieupatrol le 31 déc. 2010 09:36, modifié 6 fois.
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Marco
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Re: Poésie

Message par Marco »

Salut, le cercle des poètes disparus

J'inaugure à mon tour le renouveau de ce sujet magique et fait partager un extrait des proverbes de l'enfer de William BLAKE.

Dans le temps des semailles, apprends ; dans le temps des moissons, enseigne ; en hiver, jouis.
Conduis ton char et ta charrue par-dessus les ossements des morts.
Le chemin de l’excès mène au palais de la Sagesse.
La Prudence est une riche et laide vieille fille à qui l’incapacité fait la cour.
Le Désir non suivi d’action engendre la pestilence.
Le ver que coupe la charrue, lui pardonne.
Celui qui aime l’eau, qu’on le plonge dans la rivière.
Un sage ne voit pas le même arbre qu’un fou.
Celui dont le visage est sans rayons ne deviendra jamais une étoile.

Des ouvrages du temps l’éternité reste amoureuse.
La diligente abeille n’a pas de temps pour la tristesse.
Les heures de la folie sont mesurées par l’horloge, mais celles de la sagesse aucune horloge ne les peut mesurer.
Les seules nourritures salubres sont celles que ne prend ni nasse ni trébuchet.
Livre de comptes, toise et balance – garde cela pour les temps de disette.

L’oiseau ne vole jamais trop haut, qui vole de ses propres ailes.
Un corps mort ne venge pas d’une injure.
L’acte le plus sublime, c’est de placer un autre avant soi.
Si le fou persévérait dans sa folie, il rencontrerait la Sagesse.
Insanité, masque du fourbe.
Pudeur, masque de l’orgueil.
C’est avec les pierres de la loi qu’on a bâti les prisons et avec les briques de la religion, les bordels.

Orgueil de paon, gloire de Dieu ;
Lubricité du bouc, munificence de Dieu ;
Colère du lion, sapience de Dieu ;
Nudité de la femme, travail de Dieu.

L’excès de chagrin rit ; l’excès de plaisir, pleure.
Le rugissement des lions, le hurlement des loups, le soulèvement de la mer en furie et le glaive destructeur, sont des morceaux d’éternité trop énormes pour l’œil des hommes.
Renard pris n’accuse que le piège.
La joie féconde, la douleur accouche.
Que l’homme vête la dépouille du lion ; la femme, la toison de la brebis.

A l’oiseau le nid ; à l’araignée la toile ; à l’homme l’amitié.
Le fou égoïste et souriant, et le fou morne et renfrogné, seront tenus tous deux pour sages, et serviront de verge et de fléau.
Évidence d’aujourd’hui, imagination d’hier.
Le rat, la souris, le renard, le lapin, regardent vers les racines ; le lion, le tigre, le cheval, l’éléphant regardent vers les fruits.
Citerne contient, fontaine déborde.
Une pensée, et l’immensité est emplie.
Sois toujours prêt à dire ton opinion, et le lâche t’évitera.

Tout ce qu’il est possible de croire, est un miroir de vérité.
L’aigle jamais n’a perdu plus de temps, qu’en écoutant les leçons du corbeau.
Le renard se pourvoit, Dieu pourvoit au lion.
Le matin, pense ; à midi, agis ; le soir, mange ; la nuit, dors.
Qui s’en est laissé imposer par toi, te connaît.
La charrue ne suit pas plus les paroles que la récompense de Dieu les prières.
Les tigres de la colère sont plus sages que les chevaux du savoir.

N’attends que du poison des eaux stagnantes.
Celui-là seul connaît la suffisance, qui d’abord a connu l’excès.
Souffrir les remontrances du fou : privilège royal.
Yeux, de feu ; narines, d’air ; bouche, d’eau ; barbe, de terre.
Pauvre en courage est riche en ruse.

Le pommier pour pousser ne prend point conseil du hêtre ; ni le lion, ni le cheval pour se nourrir.
Aux reconnaissants, les mains pleines.
C’est parce que d’autres ont été fous, que nous, nous pouvons ne pas l’être.

L’âme du doux plaisir ne peut être souillée.
Si plane un aigle, lève la tête ; tu contemples une parcelle de génie.
De même que la chenille choisit, pour y poser ses œufs, les feuilles les plus belles ; ainsi le prêtre pose ses malédictions sur nos plus belles joies.
Pour créer la moindre fleur, des siècles ont travaillé.
Malédiction tonifie ; Bénédiction lénifie.

Le meilleur vin, c’est le plus vieux ; la meilleure eaux, c’est la plus neuve.
Les prières ne labourent pas ! Les louanges, ne moissonnent pas ! Les joies, ne rient pas ! Les chagrins, ne pleurent pas

Tête, le Sublime ; cœur, le Pathos ; génitoires, la Beauté ; pieds et mains, la Proportion.
Tel l’air à l’oiseau, ou la mer au poisson, le mépris à qui le mérite.

Le corbeau voudrait que tout soit noir, et le hibou que tout soit blanc.
Exubérance, c’est Beauté !
Le lion serait rusé, si conseillé par le renard.

La culture trace des chemins droits ; mais les chemins tortueux sans profit sont ceux-là mêmes du génie.
Plutôt étouffer un enfant au berceau, que de bercer d’insatisfaits désirs.
L’homme absent, la nature est stérile.

La vérité, jamais ne peut être dite de telle manière qu’elle soit comprise et ne soit pas crue.
Suffisamment – ou davantage encore.
Modifié en dernier par Marco le 31 déc. 2010 09:38, modifié 6 fois.
Une tortue, c'est autre chose qu'un poisson ! Vivre dans une carapace, autrement dit avoir ses os autour de soi, quel changement radical cela doit être dans la façon de comprendre la vie.
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Re: Poésie

Message par jpln91 »

Vieupatrol a écrit :Pour avoir écrit ça, il faut avoir connu la honte.
Or, de nos jours, la mode est plutôt de s’asseoir sur la honte ; et la devise semble être « c’est pas parce qu’on a rien à dire qu’on va fermer sa bouche ».
Ce qui nous donne le spectacle des bavards agités qu’on nous impose comme « stars ».
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Alors, plutôt que bonne année, je vous souhaite bon courage…

Bonjour vieuxpat
J'aime bien ton interpretation ,
j'y vois aussi une volonté de s'exercer a cacher ses sentiments , de peur de montrer ses faiblesses
Bonne annee qud meme tchin:

JP
Modifié en dernier par jpln91 le 31 déc. 2010 14:37, modifié 9 fois.
Ce n'est pas la destination qui compte le plus , c'est le voyage ...
..... mais a un certain moment il faut bien arriver quelque part.
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Tatou

Re: Poésie

Message par Tatou »

Bon alors là j'ai besoin d'un peu de temps pour lire, apprécier et philosopher !!
Dans ces périodes de "fêtes obligées", ça fait du bien pompom
Modifié en dernier par Tatou le 31 déc. 2010 18:25, modifié 6 fois.
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Re: Poésie

Message par Marco »

Pour cette nouvelle année et ce premier jour, j'ai choisi Alfred prems:

Rappelle-toi

Rappelle-toi, quand l'Aurore craintive
Ouvre au Soleil son palais enchanté ;
Rappelle-toi, lorsque la nuit pensive
Passe en rêvant sous son voile argenté ;
A l'appel du plaisir lorsque ton sein palpite,
Aux doux songes du soir lorsque l'ombre t'invite,
Écoute au fond des bois
Murmurer une voix :
Rappelle-toi.

Rappelle-toi, lorsque les destinées
M'auront de toi pour jamais séparé,
Quand le chagrin, l'exil et les années
Auront flétri ce cœur désespéré ;
Songe à mon triste amour, songe à l'adieu suprême !
L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime.
Tant que mon cœur battra,
Toujours il te dira
Rappelle-toi.

Rappelle-toi, quand sous la froide terre
Mon cœur brisé pour toujours dormira ;
Rappelle-toi, quand la fleur solitaire
Sur mon tombeau doucement s'ouvrira.
Je ne te verrai plus ; mais mon âme immortelle
Reviendra près de toi comme une sœur fidèle.
Écoute, dans la nuit,
Une voix qui gémit :
Rappelle-toi.

Alfred de MUSSET
Modifié en dernier par Marco le 01 janv. 2011 11:16, modifié 9 fois.
Une tortue, c'est autre chose qu'un poisson ! Vivre dans une carapace, autrement dit avoir ses os autour de soi, quel changement radical cela doit être dans la façon de comprendre la vie.
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renault

Re: Poésie

Message par renault »

Bonjour Marco ,
Poésie qu'il a fallu apprendre par coeur a l'école
je l'ai encore par morceaux dans ma mémoire lrea lrea lrea
Modifié en dernier par renault le 01 janv. 2011 11:30, modifié 6 fois.
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